Dans la nuit du 14 au 15 octobre, des inondations ont eu lieu dans l’Aude. Yohann Barès, président du club n’a pas été indifférent à ces événements dramatiques. Et pour cause : « dans mon histoire personnelle, j’ai connu des événements comme ça en 1999 et 2010. J’ai été sinistré deux fois, mon lotissement a été englouti« .

Alors, il n’a pas pu rester indifférent aux images qu’il a vu à la télévision le mardi 16 octobre au matin : « j’ai vu ces villages oubliés. Quand je vois ces images et que j’ai pris connaissance le nombre de morts, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Il n’était pas possible de ne rien faire. Alors, le mardi matin, j’ai publié un message sur la page Facebook du club. J’ai fait un appel aux dons afin que des personnes m’amènent des vêtements afin que je puisse les amener dès le samedi. Trois joueuses et un dirigeant ont voulu partir avec moi. J’avais des vieux maillots« .

Il décide de rejoindre Trèbes. Ce choix n’est pas un hasard. Car, Yohann Barès est aussi élu dans sa commune. Et il a été marqué par l’histoire de cette commune, touché en mars dernier par un attentat dans une grande surface

Il a alors pris contact avec le club et avec son président, Jean-Louis Sié, président. « Il m’a raconté qu’il y avait 1,20 mètres d’eau dans les installations, le club house, le vestiaire. Je lui ai dit que je venais le samedi. Il m’a dit non. Je lui ai dit : si à 8h30 on est là !« , indique le Girondin. Chose promise, chose dûe. « On lui a amené un jeu de maillot et des donations de la ligue de Football Nouvelle Aquitaine, de Pauillac et Ludon. On est parti ales voitures chargées de maillots, matériels, crampons, chasubles, vêtements« , indique-t-il.

Le trio de Beychevelle est parti à 3 heures du matin pour être là à l’heure. « Et on a vu des images impressionnante, reconnait Yohann Barès. Le terrain était ravagé, il y avait de la vase partout. On a aidé à nettoyer toute la matinée et quand des scouts sont arrivés, nous sommes alors allés dans la ville de Trèbes. Le terrain était quasiment remis en état afin de pouvoir jouer dans des conditions correctes et qu’il y avait trop de monde« .

Direction alors des villages aux alentours : « On a alors aidé les habitants pas physiquement mais psychologiquement. Ils étaient tous dépassés. On a distribué des vêtements dans les villages isolés. Le président de Trèbes nous a remercié. Je leur ai porté du vin de ma cave personnelle afin qu’il puisse organiser un loto. C’est le sens même d’une association : prendre du temps pour les autres. On a passé une journée avec des gens qui ont été héliporté et ont vécu des scènes que je connaissais mais pas à cette échelle« .

Et le président ne compte pas s’arrêter là. Il projette d’organiser un match solidaire, en association avec d’autres clubs. En tout cas, lors de son retour chez lui, il a culpabilisé : « quand je suis rentré le samedi dans la nuit, j’avais honte de dormir chez moi dans un lit« , conclut-il.