Il va falloir apprendre à vivre avec le virus COVID19, c’est un fait. Mais, cette crise sanitaire pose des questions sérieuses à l’ensemble des responsables du monde du football amateur. Et en Gironde, un président a préféré démissionner plutôt que de continuer avec une épée de Damoclès sur la tête le temps que cette crise sanitaire dure.

La décision a été réfléchie. Yoann Barès, président de l’US Beychevelle, a toutefois préférer la prendre après s’être entretenu avec Saïd Ennjimi, président de la Ligue Nouvelle-Aquitaine et Alexandre Gougnard, président du district de la Gironde. Président depuis trois ans de ce « petit » club, il reconnait : « cela me rend triste mais aujourd’hui après une réunion avec la municipalité à qui j’ai montré le protocole sanitaire à mettre en place, le maire m’a mis devant mes responsabilités. Aujourd’hui on me demande d’assumer la responsabilité d’un virus mortel dont on ne connait rien et qui a confiné les trois quarts de l’humanité. Je ne peux pas assurer la sécurité sanitaire de mes licenciés car le risque 0 n’existe pas. Le monde est devenu procédurier. Je sais qu’en tant que président j’ai beaucoup de responsabilités mais aujourd’hui dans ce contexte, c’est trop aléatoire. Je ne me sens pas le courage. La mairie veut me faire signer un document stipulant qu’elle m’appellera en responsabilité en cas de poursuites judiciaires et que la faute est avérée, je serais responsable et la municipalité se retournera contre moi« .

Car, respecter à la lettre le protocole, est-ce une garantie de sécurité ? Non, indique Yoann Barès et c’est en plus « des conflits permanents. On fait la police et les gens pensent qu’on fait du zèle. J’ai vu sur les réseaux sociaux des photos de match où 20% des gens dans les tribunes n’ont pas de masque, sont debout, avec des accolades de joueurs alors que c’est interdit. Alors même si chez moi en respectant les gestes barrière, je peux mettre en danger mes licenciés si dans un autre club ce n’est pas respecté« .

Il regrette aussi que le discours d’Emmanuel Macron de mars dernier et son « quoi qu’il en coûte » ne soit pas respecté. Le football est une affaire de gros sous et reprendre les compétitions dans le rythme habituel est un vrai frein pour lui : « pourquoi jouer toutes les semaines car l’incubation est de 15 jours. En jouant toutes les semaines, on peut donc infecter d’autres personnes sans savoir. C’est une situation compliquée, j’en au pas dormi de la nuit car je pense que pour un club comme Beychevelle, il n’y a pas assez de moyens humains pour respecter le protocole à partir du moment où les compétitions reprennent« .

L’US Beychevelle continuera donc sa route sans lui : « Je suis ravi que le club continue car un nouveau bureau va se mettre en place. Mais en tout cas, je souhaite bon courage aux présidents mais ne peut que les sensibiliser aux responsabilités qu’ils prennent en ce moment« .