Alain Bonnave, qu’est-ce que tu vas tous nous manquer !

Foot Gironde a tenu à rendre un hommage à Alain Bonnave. Ce grand monsieur du football girondin a tant marqué de son empreinte beaucoup d’hommes et de club. La récolte des témoignages confirme l’émotion de sa disparition. Alain Bonnave sera toujours présent dans le cœur de beaucoup et le parfum de sa présence régnera à jamais au stade Mabille.

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« J’ai eu beaucoup de nos hommes au téléphone ces derniers jours, et ils pleurent tous », indique Tony Gomez, président du FC La Brède et ami d’Alain Bonnave. La disparition de l’ancien joueur de la Jeunesse Villenavaise, St Yzan de Soudiac (pendant l’armée), CHR, BEC, CHR et entraîneur du CHR, Landiras, Saint-Médard-en-Jalles, Ambarès et La Brède FC ne laisse personne indifférent et affecte l’ensemble du monde du football girondin.

Car, au fil des témoignages il est indéniable qu’Alain Bonnave faisait partie de ses rares personnes à n’avoir aucun ennemi et à faire l’unanimité. Et cela s’est vérifié tout le long de son vécu et notamment pour ses 55 ans. Son épouse, Monique, lui avait concocté une petite surprise en rassemblant ses anciens joueurs et amis. La fête avait eu lieu au stade Mabille de La Brède. Et c’est simple : « les invités ont rempli la tribune. Cela devait être un grand moment d’émotion que de voir autant de monde venu pour lui », se souvient Christophe Marchet.

Tony Gomez, qui a été son président de 2000 à 2009 après lui avoir laissé son fauteuil d’entraîneur, se souvient de l’entraîneur qu’il était « toujours disponible, jamais de problème. Il aimait les gens et est arrivé à créer une ambiance et un respect. Il était toujours disponible et proche de ses joueurs. Il pensait que tout le monde avait quelque chose de bon en lui et faisait en sorte de ne voir que les bons côtés. C’était sa qualité première ».

A côté de ses qualités humaines, personne ne tarit d’éloge sur ses qualités de techniciens, de visionnaire n’hésite pas à dire Yannick Ygou, son adjoint durant cinq ans à La Brède.

Une certitude : le FC La Brède ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans son empreinte. Sportivement tout d’abord, car il a amené l’équipe première du club de PL à DSR, avant de laisser la place à Christophe Marchet. Sa dernière saison n’était pas loin d’être exceptionnelle : un maintien en DSR, un cinquième tour de coupe de France contre Anglet et une demi-finale de coupe d’Aquitaine. Il ne manquait que la coupe du Sauternais pour que ce soit parfait. « C’était un coup dur pour nous de perdre en finale contre Bazas. Nous l’avions mal vécu car cette coupe est importante dans le Sauternais ! », confie Yannick Ygou.

Et, alors que les résultats de l’équipe vitrine vont crescendo, le club se développe : « quand il est arrivé, il y avait 200 licenciés. Il y en avait 400 quand il a arrêté. Il a donné un gros coup de fouet à La Brède. Ensemble, nous sommes arrivés à créer quelque chose, le club a pris une autre dimension », reconnaît Tony Gomez. Et la réputation de la convivialité et de l’esprit familial des rouges et blancs n’est depuis plus à faire.

D’ailleurs, le meilleur souvenir du président de la Brède avec son ancien entraîneur donne le ton : « nous étions partis en stage de deux jours avec le groupe, à Carcans. Nous avions loué des petits bateaux. Nous nous sommes retrouvés tous les deux sur le même bateau. Le vent s’est levé. Et nous nous sommes mis tous les deux du même côté. Ce n’est pas cela qu’il fallait faire mais juste agir sur les voiles. Le bateau n’avançait plus mais nous pleurions de rire au milieu du lac comme deux frères ».

Yannick Ygou reconnaît : « il m’a apporté des choses qu’aucun entraineur ne m’avait emmené jusque-là, une dimension humaine incommensurable. Il était capable de faire vivre ensemble des joueurs de 18 ans avec des joueurs de 36 ans, de toutes origines. Il savait créer les liens. Il m’a fait confiance et j’ai passé 5 ans formidables. On a préparé sa succession avec Christophe Marchet, on ne s’est pas trompé car il est toujours là. Il avait beaucoup de charisme, c’est quelqu’un qui ne voyait jamais le négatif. Alain, c’était le positivisme. Il était toujours là pour tires les hommes vers le haut, ce qui explique ses beaux parcours en coupe. Il a laissé une empreinte indélébile avec Tony Gomez, ils ont fait un travail de fou. Il savait fédérer joueurs, staff et bénévole. Alain, c’était la lumière. Il ne s’éteignait jamais, même dans son combat dans la maladie. Il a tenu longtemps c’était sa force. Et sans jamais se plaindre. J’ai dit à sa fille que je me permettrais de dire à ses petits-enfants quel homme il était et combien il a apporté. J’embrasse Monique, sa femme, du fond du cœur avec qui il formait un couple fusionnel du fond du cœur ».

Et désormais, c’est un grand vide que laissera son départ. Il ne sera plus comme il y a encore deux mois sur le bord du terrain du Stade Mabille. Christophe Marchet conclut : « c’était un homme bon sans ennemi, exemplaire. Ami avec adversaires, délégués, arbitres. Je l’ai rarement si ce n’est jamais vu s’emporter. Je lui dois beaucoup car c’est lui qui m’a intronisé ici. C’était un honneur qu’il pense à moi. Je ne pense pas l’avoir trahi et j’essaie de mettre ma pierre à l’édifice. Il a réalisé un énorme travail de construction du club. Je garderai en souvenir beaucoup de moments sur et en dehors du terrain. Il était toujours présent à mes anniversaires mais aussi à mon mariage… C’est une perte immense. Je me souviens l’année de la montée en DH, il a été la première personne que j’ai appelé car il n’avait pas pu être présent au match. Il a instauré un état d’esprit club qui perdure, de convivialité et de partage. Il savait rassembler. Il m’a fait un beau cadeau en me proposant sa succession dans ce club que j’aime. Je lui en serais toujours reconnaissant et il le savait ».

Et ce n’est pas un hasard si après la cérémonie qui a lieu ce mercredi à 10h au crématorium de Mérignac, toute sa famille, ses proches et amis se retrouveront au Stade Mabille de La Brède. Il est fort à parier que la tribune du Stade pourra être à nouveau remplie en la mémoire d’un homme qui ne méritait pas moins.

Tous avec un chapeau
et un pull sur les épaules

Et pour cette occasion, Thierry Mouyouma propose : « J’ai pensé à un petit clin d’œil pour accompagner notre Alain. En mémoire de ses légendaires casquettes et chapeaux vissés sur sa tête et son non moins légendaire pull de couleur noué sur ses épaules, peut-être pourrions-nous l’imiter le temps de son hommage accompagné d’une belle salve d’applaudissements… C’est pour Mon lainlain, Mon coach, mon mentor, mon ami…. »

Les témoignages

Alexandre Gougnard, président du district de la Gironde

« Je suis arrivé à Villenave à 6 ans. Je suis le cousin de Denis Parreau et Patrick Sanz. Quand je suis arrivé, il y avait Alain Bonnave et la grande génération qui a gagné la coupe Thierry. Je garderai en souvenir cet homme passionné et toujours intégre, sans jamais d’esclandre. L’amour du foot a guidé toute sa vie. Sa vie a été articulée autour du foot. C’est une grande figure du football néo aquitain qui s’en va. Ma dernière vision d’Alain pour les 50 ans du club et les 80 ans d’André Lapios où il était là. Je ne pourrai malheureusement pas être présent toute la journée de mercredi car je serai au collège des présidents du district puis à la finale de la coupe de France mais je ferai tout pour arriver le plus tôt possible à cette journée pour honorer Alain. Un grand bonhomme s’en va, beaucoup trop tôt ! Il laisse une femme, des enfants et des petits enfants. Je tiens à remercier Tony Gomez d’accpeter que l’hommage puisse avoir lieu au stade Mabille. Une minute d’applaudissement a été respectée avant chaque demi-finale de la coupe de la Gironde Seat Skoda ainsi que lors des matchs qui auront lieu le week end prochain »

Rémi Augey, un de ses anciens joueurs à La Brède

« Aujourd’hui la tâche n’est pas simple… Pas simple car, n’écrire que quelques mots sur un si grand HOMME, n’est pas une mince affaire, surtout avec tant d’émotion. J’ai débuté avec toi Alain…débuté alors que je n’étais qu’encore U18… Petit, parmi les vie…euh les plus anciens.. Tu m’as dit, avec ta voix rocailleuse mais pourtant si rassurante « fais ce que tu sais faire et tu seras le meilleur ». C’était la seule consigne… On ne peut faire plus clair ! Par la suite, en dehors des terrains, j’ai découvert un amoureux du football mais avant tout des gens! Un sourire, un encouragement, une analyse…chacun voulait avoir son petit moment avec toi, Alain. Avec ce chapeau blanc, qui, quand même, pouvait rappeler les parrains corses, ta présence, Alain, était remarquée ! On se disait entre nous « quand les personnes font 50 mètres pour te faire la bise, c’est que tu dois vraiment être une grande personne respectée », et tu l’étais, grande, Alain. Je pourrais écrire des pages, mais si chacun se laisse aller, je pense que nous pouvons facilement rédiger plusieurs encyclopédies… Je te remercie, Alain, de tout ce que tu as fait pour les gens que tu aimes, pour le football et aussi pour moi ! Rémi Augey ou « Le plus beau des rouquins », comme tu aimais à m’appeler… »

Emmanuel Courtot, ancien de ses joueurs à Saint Médard en Jalles et La Brède

« J’ai connu Alain tout jeune à Saint Médard en Jalles. Il était venu relever un challenge au sein d’un club un peu à la dérive. Un groupe de copains issu de l’école de foot et sa méthode faite d’humanité, de travail, d’esprit d’équipe de groupe nous a porté jusqu’en CFA2. Plus qu’un entraineur c’est devenu un ami. Il me connaissait par cœur avec mon mauvais caractère sur le terrain il avait toujours les paroles pour me remettre dans le sens de la marche. Il avait le cœur sur la main toujours à donner de sa personne. Je me souviens un jour, un joueur n’avait pas de voiture. Il n’a rien dit à Monique et il lui a prêté la sienne pas vrai Thierry Mouyouma… Il savait que j’adorais le bassin. Un jour il m’appelle « Manu j’ai trouvé un bungalow pour toi au camping » et nous voilà à passer des moments inoubliables fait d’apéros, de pêche de pétanque et d’amitié.  Je l’ai suivi jusqu’à La Brède pour terminer ma petite carrière footballistique car je savais que je tomberai dans un club à son image et je n’ai pas été déçu. De toute façon, pour être déçu avec Alain, c’est impossible. Je n’ai jamais entendu quelqu’ un dire du mal d’Alain mis à part cette foutu maladie. Je regrette juste qu’on se soit un peu perdu ces derniers temps mais tu resteras un homme un ami des plus important pour moi. Tu es juste passé de l’autre côté du chemin ».

Yvon Sombodey, un de ses ancien joueur de La Brède

« Que dire d’Alain ! Tellement ce grand homme a de qualités, les superlatifs me manquent. Cet homme qui m’a accueilli à 22 ans, moi un mec de quartier m’a intégré dans son effectif à La Brède sans préjugé et en me protégeant. Il m’a fait connaître ce que c’est le football entre grosse colère et conseil avisé. Il m’a fait évoluer comme joueur et surtout il m’a aidé à être un homme respectable avec toutes les valeurs qui en découlent. Pour anecdote, je suis un récent papa et l’une de mes priorités était de présenter mon petit bout à Alain. Sa disparition m’affecte beaucoup. J’ai perdu une personne qui était toujours de bon conseil, sa maison était toujours ouverte pour moi. Je perds mon coach est bien plus que ça… »

Yohan Brau, un de ses anciens joueurs de La Brède

« Tout d’abord une grosse pensée et un gros soutien à la famille Bonnave ! Personnellement e connais Alain depuis mes 13/14 ans. Et Je crois que dans ma vie je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui, d’aussi bienveillant, gentil, droit, souriant et j’en passe. J’aurais d’ailleurs peut être dû trouver un défaut la liste aurait été moins longue… Alain aimait les gens et en voyant tous les hommages rendus, il était également énormément aimé. En tant que coach il savait transcender et trouvait toujours les mots justes pour toutes les situations. S’il fallait te rentrer dedans, il le faisait et s’il fallait te féliciter, il le faisait volontiers. Mais sa capacité à motiver les gens et à piquer là où il fallait était pour ma part sa plus grande force.  En tout cas une chose est sure, tes analyses et ta petite tape derrière la tête en me disant « ça va mon drôle » vont me manquer mais je n’oublierai pas tout ce que tu as fait pour moi, tes conseils et ta bonne humeur.  RIP Coach »

Obsèques ce mercredi
Les obsèques d’Alain Bonnave auront lieu le mercredi 9 mai au Crématorium de Mérignac à 10h. Elles seront suivies d’un pot de l’amitié au stade de La Brède car comme l’a dit Tony Gomez à Damien Bonnave «ce pot ne peut pas se faire ailleurs que dans une enceinte sportive ». L’urne funéraire sera ensuite déposée à 14h30 au cimetière de Villenave d’Ornon Bourg.