A l’US Beychevelle, point de bilan de mi saison pour l’équipe fanion du club. Et pour cause : il n’y en n’a plus. Lors de l’été dernier, le président du club, Yohann Barès a été contraint de prendre une décision déchirante : supprimer cette équipe et par la même occasion la catégorie senior.

Cela n’a pas été simple de décider cela même si cela était inéluctable. En effet, lorsque l’entraîneur, Adelino Dos Reis a quitté le club afin de rejoindre Pauillac. « Après quatre ans de collaboration, il a décidé de partir sur un autre challenge. Nous nous entendions bien. Il a fait du bon boulot et je suis très heureux qu’il ait pu rejoindre une équipe de R3.Avec son départ, j’au dû chercher un remplaçant« , indique le président. Et cela s’est révélé très compliqué. Après avoir activé son réseau, il a eu des candidatures : « mais avant de parler projet sportif, un entraîneur demande combien d’argent il aura en retour« , regrette-t-il.

Pour le président, il est clair qu’aucun centime ne sera versé. Et cela pour deux raisons explique-t-il : « financièrement, Beychevelle ne peut pas se permettre de donner 200 ou 300 euros par mois. Et la raison principale est que je considère qu’à notre niveau, dans une association, on donne son temps bénévolement. En tant que président et secrétaire, je fais des kilomètres, je prends beaucoup de temps et dépense de mes fonds propres pour le club. Il devrait en être de même pour un entraîneur, c’est ma vision d’une association. Et je trouve cela aberrant, surtout pour une équipe qui évoluait en D2, de devoir donner de l’argent. Ce n’est pas cohérent, ma vision du foot et l’image que je souhaite donner. C’est cela qui tue les clubs. Les gens ne font plus rien par bénévolat. J’ai vraiment envie de dénoncer cela car mon club est en train de mourir à petit feu. Le football est gangréné par le pognon« .

Payer un entraîneur pendant que j’organise un loto bénévolement

Mais, le président ne regrette pas uniquement cela. Désormais, il devient aussi compliqué de manager une équipe au niveau départemental : « il y a un manque d’implication des joueurs. L’an passé, nous avions dû faire forfait alors que nous étions deuxième au classement. Alors, prendre un entraîneur, le payer pour avoir trois à quatre joueurs à chaque séance d’entrainement… Il y a toujours une bonne excuse : il fait froid, il pleut… Il y a la ligue des champions… Alors pourquoi payer un entraîneur pour qu’il regarde les matchs à la télé pendant que moi j’organiserai à un loto pour avoir un peu de rentrées financières« .

Alors peut être que dans l’avenir, une équipe seniors pourra à nouveau voir le jour du côté de Beychevelle. Dans tous les cas, cette décision a été lourde à prendre car cette association a vu le nombre de licenciés chuter de 120 à 70. Une baisse de 40% de licenciés mais une décision prise avec la volonté d’affirmer qu’il faut garder les valeurs du bénévolat. Un vrai cri du cœur de ce président qui est aussi élu dans une autre commune et qui refuse pour son club tout projet de fusion : « je suis attaché à mon village. Un club a une histoire, 100 ans l’année prochaine pour Beychevelle. Et il est hors de question de dézinguer cela en un vote« .