Pourquoi mettre de côté le mental alors que – pour des compétiteurs – ce côté-là peut avoir un fort impact. Combien de fois est-ce que l’on peut entendre : on a gagné au mental, on avait plus envie que notre adversaire, il faut faire en sorte que l’enjeu ne prenne pas le pas sur le jeu. Et comme pour la préparation physique, divers leviers peuvent être utilisés afin de gérer au mieux ce qui peut se passer dans la tête des joueurs. La préparation mentale a pour but de préparer le sportif à affronter une compétition. Le coach mental doit aider le joueur à appréhender son stress, ses doutes, ses peurs et faire émerger en lui une motivation des plus importantes. Il faut que le joueur parvienne à développer sa confiance en soi et à trouver un équilibre entre sa vie de sportif et sa vie personnelle. Tout cela doit se faire évidemment en parallèle d’un travail physique pour préparer le corps à ces compétitions. C’est pourtant une profession peu reconnue puisqu’encore trop abstraite, malgré l’efficacité de certaines méthodes. « Dans la préparation mentale, on cible différentes habilités comme on peut avoir des habilités physiques à développer. Confiance, motivation, concentration, gestion des émotions et du stress…. On peut travailler avec toute personne qui peut être confrontée à ces habilités. Il faut les entretenir et les développer pour être performants. Pour les joueurs, cela peut être de libérer des choses qui les perturbent donc l’idée est qu’ils puissent jouer libérés. Il faut être lucide pour pouvoir effectuer les bons choix en match », indique Thibaut Cassagne, coach sportif spécialisé dans la préparation mentale des Sportifs de Haut-Niveau.

Dans les sports collectifs, divers moyens d’action peuvent être mis en place même s’il reconnaît « souvent la démarche est individuelle. Intervenir dans le groupe est rare dans le foot. Il faut accompagner les joueurs et surtout s’assurer qu’ils soient volontaires. C’est plus simple pour mieux gérer ses émotions ». On peut aussi agir sur le groupe en travaillant sur la cohésion : « il faut identifier les forces, les points de vigilance ainsi que les objectifs du groupe. Cela émerge d’un travail collectif donc 100 fois plus puissant que s’il vient de chacun. Ainsi, on ne subit pas les décisions du staff car les joueurs sont parties prenantes ». C’est pourquoi Thibaut Cassagne estime qu’il peut être appréciable que le préparateur mental fasse 100% partie intégrante d’un staff : « L’idée est de créer des liens de confiance entre l’entraîneur et les joueurs. Cela est plus simple quand c’est quelqu’un qu’on connaît ». D’ailleurs certains entraîneurs comme Mathieu Robin, ancien technicien à Lège Cap Ferret, Johann Ruffat (SA Mérignac) ou encore Jérôme Dauba (D1 féminines des Girondins de Bordeaux), ont conscience de cela et ont passé le certificat d’entraîneur à l’optimisation de la performance, sur les aspects mentaux. Car, même à des niveaux non professionnels voire plus modestes, l’aspect mental est important, même si les équipes évoluent en ligue voire district. Thibaut Cassagne le confirme : « on peut accompagner certains sportifs qui ne sont pas dans la filière professionnelle ou nationale afin de les aider à identifier les points à améliorer pour les renforcer ».

Et cela en prenant conscience que « l’aspect physique joue sur l’aspect mental. Il y a un réel lien entre l’état physique et mental. Il y a des va et vient entre la sensation physique et l’action. Il y a beaucoup de points négligés dans le mental qui peuvent aider à régler des situations comme les coups-francs, les buts en début et fin de match, l’injustice vécue lors des décisions arbitrales, la provocation de l’adversaire, les choix du coach… La gestion des émotions à un impact sur la concentration, la rigueur et le jeu. On ne travaille pas suffisamment ces aspects. Pourtant, il y a moyen de le travailler. Les objectifs du sportif sont souvent d’être performant et de jouer libéré, la préparation mentale participe à cela »

Petit à petit, le football s’ouvre à cela et permet aux préparateurs mentaux d’agir sur les moyens d’action lors des entrainements, d’étudier le comportement des joueurs, de renforcer et de développer l’habilité mentale. Au-delà de l’écoute, diverses techniques permettant d’avancer sur le sujet avec par un travail sur la respiration et la relaxation, l’imagerie mentale, des techniques de fixations d’objectifs, de routines… Beaucoup de choses peuvent être mises en place afin de permettent aux clubs pour les aider à atteindre leurs objectifs. Jean-Marc Furlan, entraîneur girondin, utilise beaucoup ces méthodes et a été précurseur dans cette démarche en faisant appel à une préparatrice mentale à Libourne-Saint-Seurin alors que le club était en CFA. Il a porté le club en National, sans oublier les parcours en coupe de France. Ce dernier indiquait d’ailleurs dans un article de LCI du 14 mars 2019 : « dans les sports individuels, ils ont compris bien plus tôt l’importance de la préparation mentale. Je crois que ce sera l’évolution la plus importante des trente prochaines années dans le sport. Les compétences de quelqu’un qui a un bac +10 dans la préparation mentale et dans la préparation à la performance, dépassent de très loin celles d’un entraîneur, même très apprécié et très doué. C’est un domaine qu’on ne connaît pas ».

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