Vous avez quitté Mérignac Arlac cet intersaison après neuf ans à la tête de l’équipe première. Pourquoi ce choix ?

Ce n’était pas prévu mais c’est lié au départ du président, Jean-Jacques Darroman. Je sentais toutefois depuis un à deux ans qu’il fallait que je vois autre chose. Je suis resté longtemps dans ce club, ce qui est exceptionnel car en général un entraîneur reste trois ou quatre saisons. Cela n’est pas facile de rester autant de temps mais ce que nous avons fait, nous l’avons bien fait. Nous avons rendu ce club très compétitif sur la carte de la région. Cela a été beaucoup d’énergie. J’ai ressenti le besoin de voir autre chose. La saison passée, nous avons joué la montée jusqu’au bout, jusqu’à cette défaite contre Pau qui nous fait finir deuxième. Malgré une bonne saison, nous ne sommes pas montés. Après cette défaite, le président m’a annoncé qu’il allait arrêter ses fonctions au terme de la saison. J’ai eu le déclic à ce moment là. Il était clair et net que cela sonnait la fin de l’histoire. C’est bien et beau de lier mon histoire dans le club avec celle du président. Nous avions tous besoin de renouveau. Nous avons été relégués dans des circonstances particulières. Nous avions à coeur de remonter. Mais la première saison, alors que nous étions premier, il a été décidé de faire une saison blanche. La deuxième, c’est Pau qui monte malgré notre bonne saison. Je considère que c’est bien pour Arlac de voir autre chose.

Vous avez donc fait le choix de rejoindre le FC Portes Entre Deux Mers. Pourquoi ce choix ?

Cela a été très vite. Le matin j’annonçais mon arrêt à Mérignac Arlac. Le soir même, j’étais contacté par le FC Portes Entre Deux Mers. Cela faisait un moment que ce club me tournait autour. J’ai accepté. Ce n’est pas une question de niveau mais plus une affaire de relation humaine, comment j’ai senti le projet. Il n’y a pas eu de calcul. C’est un bon club qui monte en National 3 mais j’aurai aussi accepté si cela avait été en régional 1. J’ai d’ailleurs aussi failli répondre favorablement à une équipe qui évolue en régional 2. Au FC Portes Entre Deux Mers, en m’engageant, j’étais aussi conscient des difficultés.

Ce qui vous permet une remise en question ?

Totalement ! C’est ce que je cherchais d’ailleurs. Il y a la difficulté première de cette équipe qui ne répond pas au modèle d’une équipe qui accède en National 3 sur lequel il ne faut faire que quelques ajustements dans l’effectif. 80% des joueurs de l’année dernière sont partis. Nous avons dû reconstruire une équipe et un groupe avec toutes les difficultés que l’on peut rencontrer avec le réglement des mutés. Cela a été beaucoup de travail en juin et juillet. Mais nous nous sommes bien débrouillés. Nous sommes partis de très loin, d’une page blanche. Il n’y a pas eu la continuité de la montée. Il a donc fallu à chacun apprendre à se connaitre : le staff, les joueurs et le club…

C’est une situation inédite pour vous ?

Complètement inédite mais cela fait du bien car cela m’a de suite mis en difficulté. Les dernières années, j’étais dans le confort à Arlac. Là il a fallu passer des heures au téléphone, échanger longuement, essayer de convaincre, essuyer des refus… C’est une grosse dépense d’énergie.

Il a donc fallu recruter pas mal de joueurs ?

Oui, il y a 12 recrues. Il a fallu activer le réseau sur des joueurs qui ont le niveau contre qui j’ai pu jouer ou alors qui ont déjà travaillé avec moi. On aurait pu avoir 50 recrues car le niveau attire mais il ne fallait pas faire n’importe quoi dans la construction du groupe.

Comment s’est passé la préparation dans ce groupe en construction ?

Elle s’est très bien passée. Nous sommes tous arrivés avec de nombreux points d’interrogation. Mais on en a levé quelques uns, ce qui est une satisfaction. Nous sommes conscients que nous avons recruté des bons joueurs mais le plus dur est de faire une équipe, d’autant plus quand les joueurs n’ont jamais évolué ensemble. Les matchs ont été positifs car avec les victoires, cela aide à construire une équipe avec un état d’esprit positif. Cela a permis de progresser ensemble. Je suis content de cette préparation car il n’y a pas eu de points noirs. Nous avons plus levé des interrogations que d’en rajouter. Maintenant avoir des résultats en préparation et en compétition, c’est différent. Je vais maintenant découvrir cette équipe sur la compétition, voir comment elle peut réagir. Mais cette préparation nous permets d’arriver avec confiance et impatience.

Quel sera l’objectif de Portes Entre Deux Mers ?

C’est le maintien. Nous découvrons le National 3 la saison où il y aura minimum cinq descentes. On peut faire une saison exceptionnelle, finir neuvièmes et être relégués. La difficulté est là. Mais en premier lieu, il faut que l’on montre qu’on est une belle équipe et légitime à ce niveau. Ce sera déjà une petite victoire car on est parti de très très loin. En tout cas cette réforme rajoute une pression supplémentaire car cela annonce des matchs retour très disputés. Il y a une différence entre R1 et N3, on va voir comment le club s’est adapté.

Comment abordez-vous la reprise de la compétition ce samedi ?

Je suis content d’aller à Mont de Marsan pour le premier match. C’est un club reconnu à ce niveau. C’est un gros club de la région qui joue le haut de tableau de N3 ou le maintien en N2. Ce sera le petit qui fait le déplacement chez le gros. Mais on n’y va pas timidement juste pour faire de la figuration et encaisser des buts. Ce n’est pas notre état d’esprit. J’ai des joueurs de caractère. On peut être une équipe embêtante. A nous de lever d’autres points d’interrogation. On y va pour montrer qu’on doit être pris au sérieux et si à la fin je peux entendre que nous sommes une bonne équipe, ce sera une bonne chose !